Le sexisme est dangereux. Il engendre des sentiments de dévalorisation, d’auto-censure, l’adoption de stratégies d’évitement, des changements de comportement et une détérioration de la santé. Le sexisme est à la base des inégalités entre les femmes et les hommes. Il affecte les femmes et les filles de manière disproportionnée.

Qu'est-ce que le sexisme ?

Le sexisme est tout acte, geste, représentation visuelle, propos oral ou écrit, pratique ou comportement fondés sur l‘idée qu’une personne ou un groupe de personnes est inférieur du fait de leur sexe, commis dans la sphère publique ou privée, en ligne ou hors ligne, avec pour objet ou effet :

  1. de porter atteinte à la dignité ou aux droits inhérents d’une personne ou d’un groupe de personnes ; ou
  2. d’entraîner pour une personne ou un groupe de personnes des dommages ou des souffrances de nature physique, sexuelle, psychologique ou socio-économique ; ou
  3. de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ; ou
  4. de faire obstacle à l’émancipation et à la réalisation pleine et entière des droits humains d’une personne ou d’un groupe de personnes ;
  5. de maintenir et de renforcer les stéréotypes de genre.

(Source : Recommandation du Comité des Ministres aux États membres du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre le sexisme)

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Qui est concerné ?

Le sexisme affecte principalement les femmes. Cela peut également affecter les hommes et les garçons quand ils ne se conforment pas à des rôles de genre stéréotypés.

L’impact négatif du sexisme peut être plus grave pour certaines femmes et certains hommes en raison de leur origine ethnique, âge, handicap, origine sociale, religion, identité de genre, orientation sexuelle ou d’autres facteurs.

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Domaines de la vie

Exemples de sexisme dans le langage et la communication :
L’utilisation générique du genre masculin («il / lui» pour désigner une personne de sexe non précisé). La couverture d’une publication représentant uniquement des hommes. La désignation d’une femme par le terme masculin de sa profession. Une campagne de communication incluant de la nudité gratuite. Une publicité avec un homme montrant à une femme comment utiliser une machine à laver.

Pourquoi faut-il s’en préoccuper ?
La langue et la communication importent parce qu’elles rendent les personnes visibles ou invisibles et reconnaissent ou rabaissent leur contribution sociale. Notre langage façonne notre pensée et la façon dont nous pensons influence nos actions. Le langage sexiste ou discriminatoire renforce les attitudes et comportements sexistes.

Comment l’empêcher ?
Utiliser le féminin et le masculin lorsque l’on s’adresse à un public mixte. Examiner les outils de communication publics pour s’assurer qu’ils utilisent un langage et des images sensibles au genre. Produire des manuels sur la communication sensible au genre pour différents publics. Promouvoir la recherche dans ce domaine.

Le langage et la communication ne sont pas neutres, mais représentent des vecteurs social et culturel qui peuvent alimenter le sexisme. Pour ces raisons, ils peuvent également jouer un rôle clé dans la lutte contre le sexisme. Dans cet ordre d’idées, le Plan d’action national pour une égalité entre les femmes et les hommes adopté par le gouvernement luxembourgeois en juin 2020 prévoit la création d’un groupe de réflexion regroupant notamment des représentants d’instances publiques bénéficiant déjà d’expériences pratiques en la matière pour sonder les pistes pour un langage neutre en terme de genres.

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Exemples de sexisme dans les médias :
Une représentation sexualisée des femmes dans les médias. Un show télévisé incluant exclusivement des hommes. Des rapports médiatiques sur la violence à l’égard des femmes qui rejettent la faute sur la victime. Des commentaires sur les médias sociaux à propos de journalistes, le plus souvent des femmes, qui concernent leur apparence physique plutôt que les sujets abordés. Des applications Internet qui transmettent certaines offres d’emploi uniquement à des hommes parce que les algorithmes sont construits de manière discriminatoire.

Pourquoi faut-il s’en préoccuper ?
Les enfants et autres personnes sont bombardés de messages médiatiques sexistes et subissent leur influence. De tels messages limitent leurs propres choix dans la vie. Ils donnent l’impression que les hommes sont les gardiens du savoir et du pouvoir, que les femmes sont des objets et qu’il est acceptable de commenter librement leur apparence. Le sexisme en ligne pousse les femmes hors des espaces en ligne. Le sexisme en ligne peut causer un préjudice très réel. Abuser ou se moquer de quelqu’un en ligne laisse une trace numérique permanente qui peut être diffusée davantage et qui est difficile à effacer.

Comment l’empêcher ?
Mettre en œuvre la législation sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans les médias. Former les professionnel-le-s des médias et de la communication à l’égalité entre les femmes et les hommes. Veiller à ce que les femmes et les hommes soient représentés de manière équilibrée et dans des rôles divers et non stéréotypés dans les médias. Promouvoir des publicités qui jouent avec les stéréotypes de genre et qui sensibilisent à ces questions, plutôt que de les renforcer. Offrir des formations sur les compétences numériques, spécialement pour les jeunes et les enfants. Définir légalement et criminaliser le discours de haine sexiste (en ligne). Mettre en place des services spécialisés fournissant des conseils sur la manière de traiter le sexisme en ligne.

Les stéréotypes sexués véhiculés dans les médias conditionnent notre vue sur les concepts de « masculinité » et de « féminité » et orientent les décisions impactant les choix individuels pour la vie professionnelle et privée. Finalement, il s’agit d’éviter que les images véhiculées renforcent les discriminations entre les sexes ou même incitent à la violence à l’égard des filles et des femmes.

Le Global Media Monitoring Project (GMMP) – Luxembourg vise à évaluer de manière quantitative et qualitative la présence respective des femmes et des hommes dans les médias d’information luxembourgeois. Le relevé du jour témoin aléatoire du 29 septembre 2020 a fait ressortir que les femmes et les filles ne couvrent qu’un quart des personnes représentées dans les articles sélectionnés. Bien qu’il faut différencier entre les différents médias (presse écrite, médias audiovisuels, médias en ligne) ainsi que les thèmes spécifiques, la représentation féminine n’a presque pas progressé par rapport aux éditions précédentes (2010, 2015).

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Exemples de sexisme sur le lieu de travail :
La pratique consistant à exclure officieusement les femmes ayant des enfants des perspectives de carrière. Lors des réunions, ignorer les femmes, s’approprier leurs contributions ou les réduire au silence. Favoriser un homme plutôt qu’une femme pour un poste de direction en présumant son manque d’autorité. Commentaires gratuits sur l’apparence physique ou la tenue vestimentaire qui discréditent les femmes en tant que professionnelles. Commentaires péjoratifs envers les hommes assumant des rôles de soins aux personnes. «Mansplaining / mecsplication».

Pourquoi faut-il s’en préoccuper ?
Le sexisme au travail nuit à l’efficacité des victimes et à leur sentiment d’appartenance. Réduire au silence par le sexisme a pour effet que des idées ou talents sont ignorés ou sous-utilisés. Les commentaires désobligeants créent une atmosphère intimidante / oppressante pour celles et ceux qui y sont confronté-e-s et peuvent dégénérer en violence ou harcèlement. Les victimes peuvent développer des niveaux d’anxiété plus élevés, être plus sujettes à des éclats et à la dépression. Plus généralement, le sexisme entraîne des salaires plus bas et moins d’opportunités pour les personnes qui y sont confrontées.

Comment l’empêcher ?
Adopter et mettre en œuvre des codes de conduite définissant les comportements sexistes et les prévenant par la formation. Mettre en place des mécanismes de plainte, des mesures disciplinaires et des services de soutien. Les personnes responsables devraient déclarer publiquement et démontrer leur engagement à lutter contre le sexisme.

La participation des femmes aux processus de décision économique est le défi central en matière d’égalité dans le monde du travail. Toutefois, l’attribution des postes à responsabilités dans ce domaine reste souvent tributaire du sexe. En date du 30 septembre 2022, le gouvernement luxembourgeois a adopté le bilan intermédiaire concernant la représentation des femmes dans les organes de prises de décisions des établissements publics et sociétés (cotées et non-cotées en bourse) dans lesquels l’Etat détient des intérêts ou des participations.

Il en ressort que l’effort collectif de tous les acteurs impliqués doit se poursuivre pour atteindre le seuil global fixé de 40% de représentation des femmes.

A l’heure actuelle, ce n’est qu’uniquement le taux des femmes représentant l’État dans des conseils d’administration d’établissements publics qui dépasse les 40%. Le taux des femmes représentant l’État dans des conseils d’administration d’établissements publics était de 41% contre 40,67% il y a un an et 30,34% en date du 31 janvier 2015, soit une évolution de 10,33% sur 7,5 ans. Au niveau des entreprises de droit privé, le taux des femmes représentant l’État a augmenté pour s’établir à 34,41% au 30 juin 2022 contre 24,69% au 31 janvier 2015, soit une évolution de 9,72% sur 7,5 ans. L’État montre ainsi l’exemple et assure un suivi permanent concernant les postes dans les établissements publics et dans les sociétés avec participation étatique.

Plus d’informations :
Observatoire de l’Egalité
Ministère de l’Egalité entre les femmes et les hommes

Exemples de sexisme dans le secteur public :
Commentaires sexualisés, sur l’apparence ou la situation de famille des responsables politiques, le plus souvent des femmes, y compris au sein des parlements. Commentaires sur l’orientation sexuelle ou l’apparence des utilisatrices et utilisateurs par le personnel des services publics. Représentations sexistes / affichage d’images de femmes nues dans les lieux de travail publics (par exemple les salles du personnel des hôpitaux). Commentaires sur l’apparence des femmes dans l’espace public, y compris dans les transports en commun.

Pourquoi faut-il s’en préoccuper ?
Le secteur public a le devoir de montrer l’exemple. Le sexisme dans les parlements est très courant, mais il limite les opportunités et la liberté des femmes qu’elles soient élues ou membres du personnel. Le sexisme compromet l’égalité d’accès aux services publics. Le sexisme dans l’espace public limite la liberté de mouvement des femmes. Le sexisme peut conduire à la violence et crée un environnement oppressant empêchant principalement les femmes de participer pleinement à la vie publique.

Comment l’empêcher ?
Formation du personnel. Mettre en place des codes de conduite, des mécanismes de plainte, des mesures disciplinaires et des services de soutien. Mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation, telles que des boîtes à outils ou des affiches dans les espaces publics, expliquant ce qu’est le sexisme. Promouvoir la participation équilibrée des femmes et des hommes à la prise de décision. Promouvoir la recherche et la collecte de données sur la question.

Le sexisme dans l’espace public est une réalité quotidienne, dont souffrent surtout des filles et des femmes. Aussi au Luxembourg. Comme preuve, le ministère de l’Egalité entre les femmes et les hommes est régulièrement confronté aux témoignages directs de victimes qui lui sont adressés, comme celui formulé dans un mail du 1er octobre 2022 :

„De Moien sen ech an der Groussgaass vun engem Junky ugeschwaat gin. Wéi ech nët réagéiert hun, huet e mech „sale pute“ vernannt an huet mech nët roueg gelooss, bis e Mann, deen d’Szene mat senger Frëndin observéiert hat, agegraff huet.

Fir mech ass daat di zweet Kéier, dat an engem Zaitraum vun nëmme puer Méint op der Strooss verbal agresséiert gin. Di Kéier virdrun gouf ech vun engem Velosfuerer, dee mat senge Kollege laanscht gefuer ass, als „jolie demoiselle“ bezeechent, a wéi ech mech du gewiert hun, huet e seng Kollege gefrot, waat ech dann hät an ob ech vlaischt „mal baisée“ wier.

Wa mier daat do passéiert, da passéiert daat aanere Fraen. Dofir wonneren ech mech, dat ech hei zu Letzebuerg nach nie eppes iwer Verbalgewalt vis-à-vis vu Fraen an der Öffentlechkeet héiren hun.

(…)

Vrun drësseg Joer koum meng Mamm eng Kéier entsaat aus der Staat rëm, welle en hier vrun enger Vitrine gesoot haat, sie misst mol „gudd gebiischt“ gin. Ech hun hier deemols gesoot, si braicht nët ze culpabiliséiren, mä d’Belästegung muss ech bis haut erdroen.“

Ce témoignage reflète des réalités vécues quotidiennement qui sont intolérables et qui appellent à l’action concrète.

Exemples de sexisme dans la justice :
Un-e juge qui laisse entendre à une victime de violences sexuelles « qu’elle l’a bien cherché ». Un professionnel du droit commentant l’apparence physique d’une collègue. Un-e policier-e qui ne prend pas au sérieux une allégation de violence de genre ou qui la banalise.

Pourquoi faut-il s’en préoccuper ?
De tels comportements peuvent amener les victimes à abandonner des poursuites. Ils créent de la méfiance envers le système judiciaire. Ils peuvent conduire à des jugements biaisés. Ils rabaissent les femmes et peuvent les inciter à se retirer des professions juridiques.

Comment l’empêcher ?
Mettre en œuvre des politiques sur l’égalité d’accès des femmes à la justice. Former le personnel judiciaire et de l’application de la loi. Déconstruire les stéréotypes judiciaires par le biais de campagnes de sensibilisation. Veiller à ce que les professionnel-le-s fondent leur jugement sur les faits, le comportement de l’auteur et le contexte de l’affaire plutôt que sur les vêtements de la victime, par exemple.

Exemples de sexisme dans l’éducation :
Manuels contenant des images stéréotypées des femmes / hommes, filles/ garçons. Absence des femmes en tant qu’écrivaines, figures historiques ou culturelles dans les manuels scolaires. Orientation professionnelle et pédagogique décourageant des choix de carrière ou d’études non stéréotypés. Commentaire du personnel éducatif sur l’apparence des élèves / étudiant-e-s / collègues. Commentaires sexualisés destinés aux filles. Harcèlement des élèves / étudiant-e-s qui ne se conforment pas aux stéréotypes par d’autres élèves / étudiant-e-s ou par le personnel éducatif. Absence de sensibilisation / procédures / réactions pour réagir face aux comportements sexistes.

Pourquoi faut-il s’en préoccuper ?
Le contenu de l’éducation et le comportement du personnel éducatif influencent fortement les perceptions et comportements. Un climat de sexisme dans les établissements d’enseignement affecte négativement les résultats des élèves / étudiant-e-s. Le sexisme dans l’éducation peut limiter les choix de carrière et de vie individuels.

Comment l’empêcher ?
Mettre en œuvre les politiques et lois sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’éducation. Réviser les manuels scolaires pour assurer l’absence de sexisme et la représentation des femmes et des hommes dans des rôles non stéréotypés. Assurer la représentation des femmes en tant que scientifiques, artistes, athlètes, leaders et responsables politiques dans les manuels et les programmes. Enseigner l’histoire des femmes. Assurer la disponibilité de mécanismes de plainte. Enseigner les questions d’égalité entre les femmes et les hommes et l’éducation sexuelle (y compris le consentement et les limites personnelles). Former le personnel éducatif sur les préjugés inconscients.

 

Lors d’une conférence de presse en juin 2021, le gouvernement luxembourgeois a souligné l’importance de l’égalité dans l’éducation et ont présenté leurs actions pour une véritable culture de l’égalité entre les sexes dès les premières années de la scolarité. En adoptant une approche transversale pour sensibiliser les enfants et adolescents à l’égalité entre les sexes, il s’agit de prévenir des comportements et violences sexistes, d’éviter des discriminations et de savoir identifier les stéréotypes sexués. Ce travail à long terme se veut une partie intégrante de l’éducation nationale et doit déboucher sur une réflexion critique sur les stéréotypes qui peuvent influencer négativement les décisions des filles et des garçons dans leurs choix personnels et professionnels.

Afin de soutenir ces réflexions, le MEGA a développé du matériel tel que le « MEGA-Katalog » avec son offre d’ateliers interactifs sur le terrain, des livres Pixi ou encore la brochure « We are equal ». Des vidéos en ligne permettent aussi de comprendre l’impact de l’égalité pour se développer personnellement et assurer une société inclusive. Le site thématique du ministère rockmega.lu rassemble des informations pour les parents, les enseignant-e-s, les éducatrices et éducateurs et toute personne intéressée à se familiariser avec le thème de l’égalité et de l’éducation. L’objectif étant de stimuler les échanges et réflexions pour faire de l’égalité une réalité.

Les manuels et matériels didactiques utilisés en classe véhiculent de façon implicite une culture et des valeurs. Ils ont un grand impact sur l’image que les enfants et les jeunes se font du monde qui les entoure. Un aspect important est la représentation des filles et des garçons, des femmes et des hommes et de leur place dans la société, qui peut avoir une répercussion sur le développement de l’identité et sur les choix d’orientation des élèves. En effet, les stéréotypes sexistes influencent, souvent de manière inconsciente, les comportements des garçons et des filles. Agissant comme une barrière psychologique, ils peuvent limiter les enfants et les jeunes dans le choix de leurs activités de loisirs, de leurs études ou de leurs professions.

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Exemples de sexisme dans la culture et le sport :
Présenter les sportives dans les médias en fonction de leur rôle familial et non de leurs aptitudes et de leurs performances. Dévaloriser les performances sportives des femmes. Rabaisser les hommes qui pratiquent un sport « féminin». Utiliser des femmes dans des tenues sexy comme “décoration” lors d’événements culturels ou sportifs. Absence d’œuvres de femmes dans les expositions d’art. Rareté des rôles importants pour les femmes au cinéma et quasi-absence de rôles pour les actrices plus âgées. Manque de financement pour la production de films dans lesquels les femmes jouent un rôle de premier plan. Sous-financement des œuvres d’art produites par des femmes.

Pourquoi faut-il s’en préoccuper ?
La culture et le sport façonnent les attitudes. Si les femmes et les hommes sont représentés de manière stéréotypée, cela alimente les stéréotypes de genre. Si ce sont surtout des hommes qui sont visibles dans ces domaines, cela influence la manière dont les femmes sont perçues en tant qu’artistes ou athlètes potentielles et cela réduit l’éventail de modèles pour les enfants et les jeunes. Les stéréotypes de genre limitent les choix des femmes / hommes, filles / garçons de pratiquer des sports non considérés comme «féminins» ou «masculins»; cela conduit à l’autocensure. Dans les deux domaines, le sexisme entraîne des salaires plus bas et moins d’opportunités pour les personnes qui y sont confrontées.

Comment l’empêcher ?
Mesures visant à encourager le travail créatif des femmes et l’intégration de la dimension de genre dans les politiques culturelles et sportives (bourses, expositions, formation, mise à disposition d’espaces / ateliers). Assurer une meilleure couverture médiatique du sport féminin et de l’art produit par des femmes. Encourager les sponsors à soutenir les arts et le sport féminins. Adopter des codes de conduite pour prévenir les comportements sexistes, notamment en prévoyant des mesures disciplinaires dans les fédérations sportives. Encourager les personnalités du monde sportif et culturel à dénoncer le sexisme et mener des campagnes de dénonciation de la violence dans le sport et du discours de haine sexiste.

La culture et le sport représentent des domaines de loisir où les stéréotypes sexués ainsi que les attitudes sexistes sont souvent véhiculés. Les constructions sociales liées à la masculinité et la féminité jouent un rôle subordonné dans le sport en raison du fait qu’on lui attribue les caractéristiques de la virilité, la force, l’auto-affirmation et le pouvoir…donc majoritairement des attributs masculins. Ceci continue à produire ses effets sur la représentation (in)égalitaire entre femmes et hommes dans les différents cadres d’élite, les organes de décision, la présentation des exploits sportifs dans les médias ainsi que sur les rémunérations.

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Le sexisme est également présent dans le milieu culturel. Les propos et actes discriminatoires, les métiers et compétences stéréotypés, la dévalorisation du féminin, la représentation inégalitaire entre femmes et hommes dans les organes décisionnels dans les institutions culturelles ou encore la présence inégalitaire des artistes féminines et masculins dans les espaces dédiés à la présentation artistique font preuve du sexisme dans le milieu culturel. Voilà pourquoi, le gouvernement luxembourgeois a prévu dans le « Kulturentwecklungsplang 2018-2028 » de mettre sur pied un plan d’action en faveur de l’égalité femmes-hommes dans tous les domaines de la culture.

Plus d’informations :
Observatoire de l’Egalité – Culture
Kulturentwécklungsplang 2018-2028

Exemples de sexisme dans la sphère privée :
Le fait que les femmes prennent en charge bien plus de travail non rémunéré (soins aux personnes et travaux ménagers) que les hommes, par exemple, lorsque seules les femmes aident à faire la vaisselle lors d’un dîner entre ami-e-s. Blagues sexistes dans le cercle amical. Offrir systématiquement des jouets « féminins » ou « masculins» aux filles / garçons. Lorsque les garçons sont encouragés à courir et à prendre des risques et les filles à être dociles et tranquilles. L’utilisation d’expressions telles que « papa lit et maman coud » ou « Courir /lancer comme une fille».

Pourquoi faut-il s’en préoccuper ?
Le travail non rémunéré pèse sur la participation des femmes au marché du travail, sur leur indépendance économique ainsi que sur leur participation à des activités sportives et de loisirs. Les jouets (par exemple, une mini-cuisine ou un jeu de construction) influencent les rôles de genre, mais aussi les choix d’études ou de carrières. Les blagues sexistes peuvent intimider et réduire les personnes au silence et elles banalisent les comportements sexistes.

Comment l’empêcher ?
Mesures de sensibilisation et recherche sur l’impact et le partage du travail non rémunéré entre hommes et femmes. Mesures pour concilier vie privée et vie professionnelle pour toutes et tous. Promotion de jouets non sexués. Encourager les garçons et les filles à participer aux tâches ménagères. Donner aussi aux filles l’espace et la liberté pour jouer, explorer et être elles-mêmes.

Dans le cadre d’une étude scientifique du LISER sur l’impact de la crise liée à la COVID-19 sur l’égalité femmes-hommes au Luxembourg, Un des aspects traités a été le recours au télétravail par les femmes et les hommes, ainsi que les différences en terme d’emploi du temps dans le contexte de l’éducation à domicile et dans l’exécution des tâches domestiques. L’étude a entre autres montré l’écart entre les sexes en matière de travail non rémunéré en juin 2020 était qualitativement plus large qu’il ne l’était avant la pandémie. Alors que les deux ont augmenté le temps consacré aux tâches ménagères et à la garde d’enfants, les femmes l’ont fait 30 minutes de plus par jour, en moyenne. Les résultats suggèrent que les hommes ont raté leur chance d’accroître leur contribution au travail non rémunéré d’une manière qui aurait pu réduire l’écart entre les sexes en ce qui concerne les tâches ménagères et la garde des enfants. Ceci a des conséquences sur la carrière des femmes.

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« Sief kee Läppchen », « Männer kräischen net », « Stéi dach emol däin Mann » ne sont que trois exemples de slogans sexistes et facilement colportés à l’égard des hommes qui ne correspondent pas à l’image de l’homme fort et/ou présentant des troubles mentaux. Selon l’Organisation mondiale de Santé, la santé mentale d’une personne est définie « comme un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté. »

Cette définition renferme en effet le primat du « devoir fonctionner » dans notre société. Et ce sont surtout les garçons et les hommes auxquels sont attribués les attributs de la force, de l’endurance, de l’auto-affirmation, de la virilité et du pouvoir. En effet, les hommes ont été élevés de manière à être durs, stoïques et virils, au lieu d’être encouragés à parler de leurs émotions et à montrer leur vulnérabilité. Les hommes sont également moins susceptibles de demander de l’aide, et souffrent en silence ou adoptent des stratégies destructrices, comme la toxicomanie et des comportements à risque. Les femmes reçoivent beaucoup plus souvent un diagnostic de trouble de l’humeur ou de trouble anxieux que les hommes, alors pourquoi est-il nécessaire de sensibiliser le grand public aux problèmes des hommes? Les hommes sont également plus susceptibles que les femmes à se suicider, même si le nombre des tentatives sont trois à quatre fois plus élevés chez les femmes.

Le tableau suivant montre le ratio f/h concernant les suicides au Luxembourg qui de manière générale est 3 fois plus important pour les hommes que pour les femmes.

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Faits et chiffres

  • 63%des femmes journalistes ont été confrontées à des abus verbaux
  • Les femmes consacrent près de deux fois plus de temps que les hommes aux tâches ménagères non rémunérées (pays de l'OCDE)
  • 80% des femmes ont déclaré avoir été confrontées au phénomène de «mansplaining / mecsplication» et de «manterrupting» au travail
  • Au Royaume-Uni, 66% des filles âgées de 16 à 18 ans interrogées ont été confrontées à ou témoins de l'utilisation de langage sexiste à l'école
  • En France, 50% des jeunes femmes interrogées ont récemment subi une injustice ou une humiliation parce qu'elles sont des femmes
  • 59% des femmes à Amsterdam ont signalé une forme de harcèlement de rue
  • En Serbie, une étude indique que 76% des femmes ne sont pas prises autant au sérieux que les hommes dans les affaires
  • Les hommes représentent 75% des sources et sujets d'information en Europe
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La violence commence parfois par une blague

Les actes individuels de sexisme peuvent sembler bénins, mais ils créent un climat d'intimidation, de peur et d'insécurité. Cela conduit à l'acceptation de la violence, principalement envers les femmes et les filles.

Montrer ce qui pourrait se passer

Conseil de l’Europe

C’est pourquoi le Conseil de l’Europe a décidé d’agir en adoptant une recommandation sur la prévention et la lutte contre le sexisme.

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